Noëlle Revaz

Née en 1968 à Vernayaz. Etudes de lettres puis chroniques radiophoniques. Reçoit, entre autres, le Prix Schiller, le Prix Michel Dentan et le Prix suisse de littérature 2015 pour «L’Infini livre». Elle vit à Bienne. (2015)

Oeuvres (Selection)

Les Trois Petits Cochons, pièce pour le jeune public..
Éditions La Joie de lire, 2015

L'Infini Livre.
Editions Zoé, 2014

Cuore di bestia.
Keller Verlag, 2013

Quand Mamie.
Editions Zoé, 2011

Efina.
Verlag Galiani Berlin, 2011

Efina.
Éditions Gallimard, 2009

Rapport aux bêtes.
Éditions Gallimard, 2002

Traductions (Selection)

Noëlle Revaz. Von wegen den Tieren.
Übersetzt von Noëlle Revaz.
Engeler Verlag, 2004

2015

L'Infini Livre

Editions Zoé, 2014

Dans la société du 21ème siècle que décrit Noëlle Revaz, les livres sont devenus des objets dont seul l’aspect extérieur justifie l’intérêt des médias, les auteurs ont perdu toute substance, les lecteurs tout intérêt pour la littérature et les éditeurs tout scrupule. Une fable dans laquelle la consternation côtoie la cocasserie, un récit militant pour rappeler que la lecture est l’indéfectible alliée de la liberté.

De: Noëlle Revaz. L'Infini Livre. Editions Zoé, 2014

La chose s’était produite d’un seul coup, à l’école, quand Larsen était tout petit, le matin où les instructeurs avaient annoncé aux enfants que l’existence de la matrice avait été démontrée. Il était alors devenu évident que la musique avait une existence séparée. À ce moment, expliquait Larsen, il avait réalisé qu’il n’était pas possible d’écouter de la musique. On ne pouvait qu’écouter la musique. Pour Larsen, cette découverte avait été un vrai choc. Il ne savait pas comment s’étaient débrouillés avec cela ses contemporains. Mais pour sa part Larsen avait complètement cessé. Il ne pouvait plus l’écouter. La musique était devenue triviale.

Lecture: Noëlle Revaz, 16.05.2015, JLS

Je, 14.05.15, 16:00

Lesung
Lesung PreisträgerInnen Schweizer Literaturpreise 2015
Avec: Guy Krneta
Stadttheater Theatersaal
de/fr/it

Sa, 16.05.15, 13:00

Lecture
Landhaus Säulenhalle
Modération: Geneviève Bridel (FR)
2010

Efina

Éditions Gallimard, 2009

Dans un premier roman très remarqué, «Rapport aux bêtes», Noëlle Revaz avait réalisé l'exploit d'inventer une langue pour son narrateur, un personnage fruste. Sept ans plus tard, dans «Efina», elle séduit par une écriture fluide, drôle, âpre, légère, profondément mélancolique. Ce livre est un roman d'amour à rebours. Efina et T., une jeune femme et un acteur vieillissant se voient rarement et s'écrivent de temps en temps; leur histoire est celle d'une non-rencontre où miroitent, à l'échelle d'une vie, l'échec, l'illusion et la réalité de l'amour.

De: Noëlle Revaz. Efina. Éditions Gallimard, 2009

C'est bien malheureux qu'Efina ait ces pensées au plus beau moment. Vraiment c'est malheureux, elle s'en veut, à l'intérieur elle se gronde, elle se fouette. Elle s'ordonne de cesser. Maintenant, cesse de penser à T. Ton fiancé c'est Raùl. Ton homme. Ton Raùl pour l'éternité. Mais à l'intérieur un oeil raconte un mariage avec T. Un mariage où le fiancé n'est pas beau, grand et viril, mais lourd, chauve et voûté. Un mariage où la fiancée regarde avec les yeux de l'amour son gros crapaud de fiancé. Un mariage où les baisers font crier d'horreur les enfants. Une femme encore jeune ne peut donner de baiser à un tel homme. Non, ça la nature le défend. Ah il est vraiment malheureux qu'au moment du consentement, au moment d'embrasser le mari et d'apposer les signatures, elle n'ait en tête que son T.
T.
T.
T.


Lesung: Noëlle Revaz, 14.05.2010, SLT

Ve, 14.05.10, 16:00

Lecture
Landhaus Säulenhalle
Modération: Marion Graf
2009
 

Di, 24.05.09, 22:15

Veranstaltung
Bern ist überall PARTOUT
Kreuzsaal
de/fr
2005

Rapport aux bêtes

Éditions Gallimard, 2002

De: Noëlle Revaz. Rapport aux bêtes. Éditions Gallimard, 2002

Vulve elle est comme ça, elle comprend que par le corps. Sa tête elle reste loin après, elle est posée toute légère et des fois je me dis que même si on lui ôtait la tête, ça serait encore la même Vulve, si on lui gardait le reste. Elle a pas des idées, tout lui vient seulement d’en bas et quand je dis qu’elle pense avec, elle dit que oui, et c’est le vrai. Elle a jamais tout compris, elle est bonne qu’à faire les petits et ces histoires qui vont avec, mais elle peut apprendre vite si on lui imprime aux chairs. Quand il faut qu’elle obéisse, je la dresse à la pincette, et ça va droit, je garantis. Sinon c’est le gros coup de baguette, comme aux petits, ou pis la corde ou le ciseau pour les poignets et elle saisit et elle dit oui.
C’est pour ça qu’à force on a cessé de parler et qu’on n’entend pas causer dedans la ferme, rien que les petits qui jouent dehors à crier. C’est vraiment pas dérangeant, parce que c’est comme ça que je bosse: avec le calme, qu’on puisse penser et se concentrer aux bêtes. Vulve elle exprime rien par la bouche, elle fait que oui, parce qu’elle est toujours d’accord et sinon gare à la garce. Les mots lui sortent mouillés mollis comme de la boue, ça met la gêne, et je lui laisse rien parler quand nous viennent les autorités pour dire bonjour et vérifier qu’on n’escroque personne au noir.
Chaque jour Vulve est présente à mes côtés et en somme je me suis habitué, parce que je la vois jamais et que je pense pas à elle. Mais des fois bon dieu je me dis:
«Vulve aussi est une personne!»…


Ve, 06.05.05, 17:00

Atelier de traduction
Rapport aux bêtes / Von wegen den Tieren
Landhaus Gemeinderatssaal
Modération: Daniel Rothenbühler
fr/de
2003

Rapport aux bêtes

Éditions Gallimard, 2002

De: Noëlle Revaz. Rapport aux bêtes. Éditions Gallimard, 2002

Vulve elle est comme ça, elle comprend que par le corps. Sa tête elle reste loin après, elle est posée toute légère et des fois je me dis que même si on lui ôtait la tête, ça serait encore la même Vulve, si on lui gardait le reste. Elle a pas des idées, tout lui vient seulement d’en bas et quand je dis qu’elle pense avec, elle dit que oui, et c’est le vrai. Elle a jamais tout compris, elle est bonne qu’à faire les petits et ces histoires qui vont avec, mais elle peut apprendre vite si on lui imprime aux chairs. Quand il faut qu’elle obéisse, je la dresse à la pincette, et ça va droit, je garantis. Sinon c’est le gros coup de baguette, comme aux petits, ou pis la corde ou le ciseau pour les poignets et elle saisit et elle dit oui.
C’est pour ça qu’à force on a cessé de parler et qu’on n’entend pas causer dedans la ferme, rien que les petits qui jouent dehors à crier. C’est vraiment pas dérangeant, parce que c’est comme ça que je bosse: avec le calme, qu’on puisse penser et se concentrer aux bêtes. Vulve elle exprime rien par la bouche, elle fait que oui, parce qu’elle est toujours d’accord et sinon gare à la garce. Les mots lui sortent mouillés mollis comme de la boue, ça met la gêne, et je lui laisse rien parler quand nous viennent les autorités pour dire bonjour et vérifier qu’on n’escroque personne au noir.
Chaque jour Vulve est présente à mes côtés et en somme je me suis habitué, parce que je la vois jamais et que je pense pas à elle. Mais des fois bon dieu je me dis:
«Vulve aussi est une personne!»…


Ve, 30.05.03, 14:00

Brève lecture
Marktplatz

Sa, 31.05.03, 10:00

Lecture
Landhaus Säulenhalle
Modération: Deta Hadorn-Planta