Ivan Farron

Né à Bâle en 1971. Licencié ès lettres de l'Université de Lausanne, il a écrit et soutenu une thèse de doctorat sur Pierre Michon à Zurich. Il a enseigné à l'Université de Saint-Gall et partage actuellement sa vie entre Lausanne et Zurich. (2015)
Werke (Auswahl)
Les déménagements inopportuns.
Editions Zoé, 2005
Un après-midi avec Wackernagel.
Editions Zoé, 1995
Übersetzungen (Auswahl)
Ivan Farron. Ein Nachmittag mit Wackernagel .
Übersetzt von Marcel Schwander.
Lenos Verlag, 1998
Les déménagements inopportuns
Editions Zoé, 2005
Aus: Ivan Farron. Les déménagements inopportuns. Editions Zoé, 2005
Ma décision avait été prise sur ce qui ressemblait fort à un coup de tête, même si je crois qu’elle se préparait en moi depuis longtemps. Le soir, j’avais profité de l’absence d’Hélène, partie au concert, pour emballer rapidement quelques affaires. Sur le chemin de la gare, je repensais à mon premier départ pour Paris à dix-sept ans, avec des rêves d’amour et Glenn Miller en tête. Je portais alors un trench coat crème à la Bogart que j’avait trouvé aux puces et dont les manches élimées étaient trop longues. L’imperméable vert bouteille et à la bonne taille de maintenant, la Samsonite qui avait avantageusement succédé au sac de voyage en simili cuir, je les aurais volontiers échangés contre quelques kilos en moins.
J’avais pensé à la réaction d’Hélène quand elle se rendrait compte de mon absence. Cela faisait longtemps que nous n’allions plus au concert ensemble. J’exigeais d’elle à chaque fois une relation détaillée. Comment tel violoniste avait-il abordé le mouvement lent du concerto de Beethoven ? La soprano coloratur portait-elle une robe rouge ? En général, je me souvenais des œuvres exécutées. Hélène constaterait que la porte d’entrée était fermée à clé, mais pas de l’intérieur.
Fr, 26.05.06, 17:00
Les déménagements inopportuns
Editions Zoé, 2005
Aus: Ivan Farron. Les déménagements inopportuns. Editions Zoé, 2005
Ma décision avait été prise sur ce qui ressemblait fort à un coup de tête, même si je crois qu’elle se préparait en moi depuis longtemps. Le soir, j’avais profité de l’absence d’Hélène, partie au concert, pour emballer rapidement quelques affaires. Sur le chemin de la gare, je repensais à mon premier départ pour Paris à dix-sept ans, avec des rêves d’amour et Glenn Miller en tête. Je portais alors un trench coat crème à la Bogart que j’avait trouvé aux puces et dont les manches élimées étaient trop longues. L’imperméable vert bouteille et à la bonne taille de maintenant, la Samsonite qui avait avantageusement succédé au sac de voyage en simili cuir, je les aurais volontiers échangés contre quelques kilos en moins.
J’avais pensé à la réaction d’Hélène quand elle se rendrait compte de mon absence. Cela faisait longtemps que nous n’allions plus au concert ensemble. J’exigeais d’elle à chaque fois une relation détaillée. Comment tel violoniste avait-il abordé le mouvement lent du concerto de Beethoven ? La soprano coloratur portait-elle une robe rouge ? En général, je me souvenais des œuvres exécutées. Hélène constaterait que la porte d’entrée était fermée à clé, mais pas de l’intérieur.
Fr, 26.05.06, 17:00
Fr, 21.05.04, 20:30
Do, 29.05.03, 20:30
Un après-midi avec Wackernagel
Editions Zoé, 1995