Pierre Michon (FR)

Pierre Michon, né en 1945 aux Cards. «Vies minuscules», publié en 1984, le signale en France comme un auteur majeur. Il reçoit maints prix pour ses écrits, dont le Prix Marguerite Yourcenar en 2015 et le Prix Franz Kafka en 2019. (2020)

Werke (Auswahl)

Tablée suivi de Fraternité.
Éditions de l'Herne, 2017

Les onze.
Verdier Éditions, 2009

Le roi vient quand il veut. Propos sur la littérature.
Albin Michel, 2007

Corps du roi.
Verdier Éditions, 2002

La Grande Beune.
Verdier Éditions, 1995

Rimbaud le fils.
Éditions Gallimard, 1991

Vies minuscules.
Éditions Gallimard, 1984

Übersetzungen (Auswahl)

Pierre Michon. Gli Undici.
Übersetzt von G. Girimonti Greco.
Adelphi Edizioni, 2018

Pierre Michon. Vite minuscole.
Übersetzt von Leopoldo Carra.
Adelphi Edizioni, 2016

Pierre Michon. Körper des Königs.
Übersetzt von Anne Weber.
Suhrkamp Verlag, 2015

Pierre Michon. Die Elf.
Übersetzt von Eva Moldenhauer.
Suhrkamp Verlag, 2013

Pierre Michon. Rimbaud der Sohn.
Übersetzt von Anne Weber.
Suhrkamp Verlag, 2008

Pierre Michon. Leben der kleinen Toten.
Übersetzt von Anne Weber.
Suhrkamp Verlag, 2004

2020

Les onze

Verdier Éditions, 2009

Les 42e Journées Littéraires de Soleure ont eu lieu en ligne.

Pierre Michon est un auteur rare et précis. Rare, parce qu’il a publié au compte-gouttes des livres d’une densité exceptionnelle; précis, parce qu’il fait de la langue un usage écartelé, grâce à l’intérêt porté tant à la culture délicate, précieuse, qu’à la vigueur des termes populaires. Ainsi son œuvre puissante se révèle tant comme champ de tensions linguistiques, exploration de motifs historiques et littéraires, que comme ancrage dans un territoire brut et sensuel. Un classique contemporain.

Do, 14.05. – Mo, 08.06.20

Logbuch
LOCOMOTIVE
literatur-online.ch/Logbuch
Moderation: Jean Kaempfer
2002

Rimbaud le fils

Éditions Gallimard, 1991

Aus: Pierre Michon. Rimbaud le fils. Éditions Gallimard, 1991

On dit que Vitalie Rimbaud, née Cuif, fille de la campagne et femme mauvaise, souffrante et mauvaise, donna le jour à Arthur Rimbaud. On ne sait pas si d’abord elle maudit et souffrit ensuite, ou si elle maudit d’avoir à souffrir et dans cette malédiction persista; ou si anathème et souffrance liés comme les doigts de sa main en son esprit se chevauchaient, s’échangeaient, se relançaient, de sorte qu’entre ses doigts noirs que leur contact irritait elle broyait sa vie, son fils, ses vivants et ses morts. Mais on sait que le mari de cette femme qui était le père de ce fils devint tout vif un fantôme, dans le purgatoire de garnisons lointaines où il ne fut qu’un nom, quand le fils avait six ans. On débat si ce père léger qui était capitaine, futilement annotait des grammaires et lisait l’arabe, abandonna à bon droit cette créature d’ombre qui dans son ombre voulait l’em-porter, ou si elle ne devint telle que par l’ombre dans quoi ce départ la jeta; on n’en sait rien. On dit que cet enfant, avec d’un côté de son pupitre ce fantôme et de l’autre cette créature d’imprécation et de désastre, fut idéalement scolaire et eut pour le jeu ancien des vers une vive attirance: peut-être que dans le vieux tempo sommaire à douze pieds il entendait le clairon fantôme de garnisons lointaines, et les patenôtres aussi de la créature de désastre, qui pour scander sa souffrance mauvaise avait trouvé Dieu comme son fils pour le même effet trouva les vers…

Sa, 11.05.02, 20:30

Lecture
Landhaus Säulenhalle
Moderation: Nicolas Couchepin