Corinne Desarzens

Corinne Desarzens est née en 1952 à Sète, en France. Licenciée en russe, elle commence sa carrière comme journaliste. Elle a écrit une vingtaine de livres et elle a reçu plusieurs prix pour son œuvre, récemment le Prix suisse de littérature 2021 pour «La lune bouge lentement».

(2023)

Werke (Auswahl)

Un Noël avec Winston.
Editions La Baconnière, 2022

La lune bouge lentement mais elle traverse la vie.
Editions La Baconnière, 2020

L'Italie, c'est toujours bien.
Editions La Baconnière, 2018

Le verbe être et les secrets du caramel.
2006

Pain trouvé.
1995

Aubeterre.
1994

2023

Un Noël avec Winston

Editions La Baconnière, 2022

Prenant le genre biographique pour prétexte, la narratrice déploie un foisonnement d’anecdotes très vivantes et pleines d’humour, qui ne semblent rien taire des moments décisifs – erreurs, caprices, peurs, goûts culinaires – de la vie de son « personnage » : Winston Churchill. Dans un récit au style profondément dialogique qui fait la part belle aux citations, Corinne Desarzens, au sommet de son art, n’est pas sans interroger, en creux, la forme biographique en tant que telle.

Aus: Corinne Desarzens. Un Noël avec Winston. Editions La Baconnière, 2022

«La viande de bœuf est comme un discours, dont le fond ferme, précis et substantiel se passe des ornements de la rhétorique et vaut, avant tout, par lui-même. Surtout si le morceau de viande est pris, comme il convient, dans la pointe de la fesse. Mais ça, ce n’est pas le moment de l’ébruiter.»




Sa, 20.05.23, 16:00

Lecture et discussion
Un Noël avec Winston
Landhaus Säulenhalle
Moderation: Lisbeth Koutchoumoff
2007
 

Sa, 19.05.07, 12:00

Lesung und Gespräch
Viceversa
Mit: Elena Jurissevich, Ilma Rakusa
Landhaus Landhaussaal
Moderation: Lou Lepori, Alexandra Kedves, Elisabeth Vust
de/fr/it
1995

Aubeterre

1994

Aus: Corinne Desarzens. Aubeterre. 1994

Dora le vit et sursauta. Le dindon, avec la familiarité d'un moineau disproportionné, se tenait perché sur la balustrade rouillée de la basse-cour. Constamment, il se couait la membrane granuleuse qui tombait, moyenâgeuse, en pointe sur son bec et la faisait passer droite, gauche, avec l'agacement plein d'élégance d'une dame arrière. Trop longue, cette membrane. Tricot raté, mauvais calcul, trop gros pen dentif de rubis. L'oeil du dindon, parfaitement rond, se vissait dans celui de Dora. Avec ses caroncules rouges à la base des violacé la dégoûtait. Mais le maintien princier de l'oiseau, variante en noir et blanc du paon a fulgurance de rayon laser vert, la clouait. Dindon pour la ferme, paon pour le château.
L'oiseau restait aussi inconscient du spec tacle que donnait son arrière-train que la mariée menée par son pere l'autel. Deux renflements avantageaient ses flacs, plantés de plumes fières qui se dévidaient avec le bruit sec et sans réplique d'un éventail. Juste dessous, la chair à peine devinée lui donnait une opulence luisante, allongeait une claque soyeuse vers celui qui avait l'outre-cuidance de contempler trop longtemps le dindon. L'écharpe chair a pustules retombait une fois encore. La tête seule provoquait le déclic. Un tremblement animait alors le bec d'où sortait un gloussement modulé dans lequel y avait de la douleur, interrompu par un pouics d'une stridence sans appel. C'était fini.


Sa, 27.05.95, 10:00

Lecture
Landhaus Säulenhalle
Moderation: Janine Massard