Robert Bober (FR)
Quoi de neuf sur la guerre?
Editions P.O.L., 1993
A 62 ans, le cinéaste Robert Bober, fils d’émigrés juifs polonais, publie son premier livre, Quoi de neuf sur la guerre? Un atelier de couture parisien, dans le Marais, sert de havre à ceux qui rentrent des camps. Le fils du patron a survécu, caché à la campagne. D’un internat pour enfants, il écrit des lettres, parle d’un ami qui a la manie de faire des listes: „C’est Georges... qui m’a dit qu’il faut toujours tout noter ou tout raconter pour s’en souvenir plus tard.“
L’ami pourrait être l’écrivain Georges Perec, qui lui aussi vécut caché , ayant perdu son père à quatre ans et sa mère à six. Le cinéaste et l’écrivain avaient une passion commune: relever l’existentiel dans le quotidien et reconstruire sa propre origine à travers les ruines de l’histoire.
Après la mort de Perec, Bober a tourné un film sur la rue Vilin, où „le bricoleur de génie“ avait passé les six premières années de son enfance. Plus qu’un hommage à un ami, c’est le témoin d’une culture, d’un espace de vie qui ont été rasés depuis.
Les Récits d’Ellis Island ont été réalisés en commun par les deux amis: „Ce que moi, Georges Perec, je suis venu questionner ici, c’est l’errance, la dispersion, la diaspora. Ellis Island est pour moi le lieu même de l’exil, c’est-à-dire: le lieu de l’absence de lieu, le non lieu, le nulle part.“
Récits d’Ellis Island sera projeté en version originale française, En remontant la rue Vilin en version allemande.